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Shekhawati

Vendredi 10 octobre 2014

Lever à 8h selon ce que nous avions convenu. C'était sans compter sur Kan et un homme de main qui viennent toquer à la porte une heure avant pour donner quelques tours de vis aux compteurs électriques. De toute manière, j'étais déjà réveillé depuis le passage sur la pointe des pieds de Mickey et Minnie à travers les murs ajourés de ma jophra. Je pense qu'ils allaient prendre leur poste à Disney et qu'ils se sont juste arrêtés pour pointer le bout de leur museau en guise de salut. Ou alors je me fais un film ? Peu importe après tout !

A 9h, je retrouve Sushila et les filles dans la cuisine pour la cuisson des chapatis. Je décide ce matin de rester un peu en retrait et de ne pas entrer dans la pièce. Peu de temps après, coupure de gaz ! Sushila va de suite poursuivre la préparation sur un feu de bois à quelques mètres. Elle mobilise ce faisant Marie pour aller chercher certains ustensiles. Avec Virginie, elles ont en effet été "adoptées" et cela va se ressentir jusqu'aux adieux beaux et touchants vu de l'extérieur. Ce lien se comprend parfaitement au vu de tout ce qui a été partagé en seulement 48h entre elles 3.

Nous prenons la route pour une heure à peine. Jusqu'au dernier moment Sushila et Kan continuent de nous saluer là-bas, au loin... L'Inde possède pour nous ses premiers visages familiers désormais : une famille que l'on a eu grande joie de rencontrer.

Nous arrivons dans une petite bourgade, Seegra, franchissons une porte en arc-de-triomphe et pénétrons dans un palais en décrépitude, possédé par une famille très traditionnaliste. Les femmes sont en effet tenues à l'écart dans leurs quartiers à l'abri des regards d'autres hommes hindous. Aussi ne voyons-nous pour le moment que les 3 frères, moins rigolos que ceux qui avaient gagné "100 patates" dans le film éponyme. Pour tempérer ces quelques lignes, je me dois cependant de préciser que la façade principale -celle donnant sur la rue- est en meilleur état que le reste du bâtiment. Question de standing probablement... De même, les 3 frères sont très accueillants et remettent à chacun un collier en guirlande synthétique. Nous prenons alors possession des lieux. Tout le groupe dort à l'étage, selon son rang soit dans une "suite" privée, soit dans une chambre, soit dans un "couloir". Quant à moi, je suis relégué au rez-de-chaussée pour dormir en compagnie des locaux, en l'occurrence Jimmy ... et son portable.

A peine installés, il est déjà temps de  manger. Ben oui, ça fait près de 3h que le petit déjeuner est passé et on pourrait encore avoir un peu de place dans l'oesophage (l'estomac affiche encore complet). Le repas est très bon. Par contre, toujours pas l'ombre d'une femme.

Comme ça n'a pas l'air d'être le genre d'endroit où l'on enchaine avec la vaisselle, Jimmy nous propose de faire un premier tour de table pour recueillir nos impressions sur le déroulé du séjour. La séance est ensuite levée, nous laissant 2h30 avant le début de l'activité, les indiens se cachant du soleil pendant les heures de forte  chaleur. Avec les filles et Jimmy, nous jouons aux cartes, à un jeu indien dérivé de la belote où nous supposons que notre guide adapte un peu les règles au fur et à mesure. Cela ne va pas du tout fonctionner : avant chaque manche, un atout est tiré. Pendant 6 tours d'affilée, le coeur va sortir au grand désarroi de Jimmy qui va même réussir à arriver dernier !

Autour de 16h ou 16h30, deux carrioles tirées chacune par un dromadaire entrent dans la cour accompagnées par un petit. Nous allons les emprunter pour une balade. Je laisse à d'autres celle équipée d'amortisseurs et de la clim'. La différence ne se voit pas du premier coup d'oeil pour le non-averti mais fiez-vous à l'expert. C'est parti pour le tour du village. Nous ne sommes pas trop secoués même sans amortisseur. Le rythme est lent mais régulier. C'est apaisant ! (Enfin pour nous, pas pour les pauvres animaux qui nous tirent ...) Régulièrement les habitants nous saluent de la rue ou depuis leur maison. Le jeune dromadaire qui nous accompagne, libre, joue les polissons en barrant la route à ses parents, en courant à droite puis à gauche ... Décidément tous les enfants sont les mêmes !

Dromadaires pour la balade dans les rues de Seegra

La carriole avec amortisseurs et clim'

Balade avec les dromadaires dans les rues de Seegra

Croisement de dromadaires

A l'issue de la promenade, nous sommes d'abord invités en cuisine, le "quartier des femmes". Hélas, nos interlocuteurs y parlent très peu anglais (ou au moins autant que nous pourrions-nous dire moins négativement). L'un des trois frères nous propose ensuite de monter sur le toit assister au coucher du soleil sur fond de prière hindou mi-enregistrée, mi-récitée en direct. De là-haut, des enfants voisins nous appellent et nous incitent à aller les voir. Avec Laurie puis Fatima dans un second temps, nous sautons sur l'occasion et nous rendons chez eux. Le temps de descendre, ils sont déjà devant la grande porte à nous attendre. Ils nous conduisent dans leur cour, derrière le portail. Ils sont nombreux et ont entre 1 e 13 ans. Tous souhaitent être pris en photos sous toutes les coutures : seul, en groupe, de profil, à droite, à gauche ... Ils nous remettent également entre deux séances de prises de vues un petit chevreau dans les bras. Ca ne va pas tarder à devenir une habitude pour Laurie et moi... Ces instants sont magiques ... malgré la barrière de la langue ! En effet, nous tentons d'obtenir une adresse postale ou mail pour pouvoir envoyer les photos mais toutes les informations que l'on recueille sont systématiquement des numéros de téléphone. Les parents finissent par arriver, de retour des champs, et nous délivrent enfin l'information que nous attendions.

En rentrant dans notre palais, le petit garçon de la maison me remet une plume de paon qui a déjà bien servie et me demande si j'accepte de jouer avec lui à des jeux de plateau. N'ayant rien de précis à faire j'accepte sans difficulté et me voilà à enchainer petits chevaux et un second genre jeu de l'oie mais avec des serpents. Virginie et Marie participent aux 3ème et 4ème parties, Maric à la 5ème.

Le diner est servi, sans épice ce qui est surprenant ! Pour la digestion, nous restons tous ensemble à chercher avec Jimmy une liste d'expressions françaises qu'il puisse recaser dans ses prochains circuits. Il fait doux, il n'y a pas de moustique, les plaisanteries fusent, le moment est agréable !

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