Société

Les fêtes

1. Fêtes officielles

  • 26 janvier : fête de la République comprend un défilé militaire et de délégations chamarrées en provenance de différents Etats
  • 15 août : fête de l'Indépendance s'accompagne d'un discours du Premier Ministre et de combats de cerfs-volants (cf loisirs)
  • 2 octobre : anniversaire de Gandhi

2. Fêtes traditionnelles principales

  • Février : Shivaratri est un jeûne pour célébrer l'union de Shiva et de Parvati.
  • Mars : Holi. Le premier jour, un bûcher est mis en place pour brûler le démon Holika et symboliser le triomphe du Bien sur le Mal. Le lendemain, jours des couleurs, les gens s'aspergent les uns les autres avec de l'eau colorée et des teintures (gulal).
  • Ramadan
  • Juillet : Raksha Bandhan. Les filles attachent des amulettes (rakhi) aux poignées de leurs frères et de leurs amis garçons pour les protéger au cours de l'année suivante. Elles reçoivent en retour de petits présents et de l'attention pour l'année qui suit.
  • En août, tous les 3 ans : Kumbh Mela ou fête de la Jarre. Elle est organisée à chaque fois dans une ville du nord parmi les 4 mêmes. Un bain dans le Gange permet de se laver de ses péchés. Tous les 144 ans (la dernière fois en 2001), un "grand pèlerinage" a lieu : toutes les images sacrées de toutes les religions sont alors sorties en procession pour une plongée rituelle dans le Gange
  • Fin octobre : Diwali ou fête des Lumières. Illumination des maisons, échanges de cadeaux et de friandises, utilisation de pétards, feu d'artifice (cf Jodhpur). Il s'agit de commémorer le retour de Rama et de son épouse Sita après la défaite du démon Ravana (célébré par l'épopée du Ramayana). Les familles éclairent la voie jusqu'à leur habitation pour que Lakshmi, déesse de la richesse, l'emprunte.

3. Fêtes familiales

  • Naissance : la femme rentre chez ses parents le dernier trimestre de grossesse et y reste jusqu'au 1 mois du bébé. Le prénom de celui-ci est parfois donné assez tard car le nouveau-né doit prouver qu'il peut survivre. Il est choisi par un astrologue en fonction de nombreux paramètres. Pour les chrétiens, un prénom occidental ou biblique peut-être choisi.
  • Mariage : cf article consacré
  • Funérailles : vu la taille de la population, il y a en moyenne un décès toutes les 6 secondes et 15 000 funérailles par jour. Chez les hindous, le défunt est baigné, habillé, couvert de fleurs avant que son corps ne soit transporté jusqu'au site de crémation. Seuls les hommes peuvent y assister, les femmes restent à la maison pour marquer le deuil. Après les rites d'usage, le fils ainé allume le feu. Cendres et fragments d'os sont collectés puis dispersés dans le fleuve. La famille est ensuite "polluée" pour quelques jours : elle ne doit pas faire d'offrandes sur l'autel domestique, ne pas participer à des cérémonies religieuses, ni recevoir de visites. Des guirlandes sont déposées autour de l'image du défunt avec des petites offrandes disposées dans de petites assiettes. Des célébrations commémoratives ont lieu à une semaine, 35 jours puis 1 an. Chez les musulmans, des ablutions rituelles sont effectuées avant l'enterrement. Les femmes restent aussi à la maison. La tête du défunt est tournée vers La Mecque. Les hommes jettent la terre dans la tombe ou récitent des versets du Coran. Un repas de deuil est organisé au 14ème jour puis aux 4ème, 6ème, 9ème et 12ème mois.

Personnes atypiques

1. Les hijras

  • Il peut s'agir de transsexuels, d'hermaphrodites ou d'eunuques, par naissance, par la contrainte ou par choix. Dans tous les cas, ils vivent en femmes. Les hijras vivent en communauté dans des "maisons" autonomes et sous l'autorité d'un gourou pour éviter le rejet de l'entourage. En cas de non-respect des règles, elles peuvent être exclues de la communauté. Certaines se marient et forment des "familles" de soeurs. D'autres se prostituent auprès des hommes.
  • Parallèlement à ce rejet partiel, elles sont craintes au cas où elles pourraient jeter des mauvais sorts. Mais elles sont aussi invitées à des mariages pour donner leur bénédiction et être les garantes de la fécondité du couple.
  • Elles sont hors caste, sacrées mais impures.

2. Les sâdhus

  • Se traduit par "saint homme". Ce sont des ascètes libérés de toutes responsabilités familiales ou collectives, n'ayant aucun bien et renonçant au confort matériel pour s'engager sur le chemin de l'Illumination. Lorsqu'il s'agit d'une femme, on parle plutôt de sadvhi. Ils vivent de dons.
  • Leurs bénédictions comme leurs enseignements sont recherchés. Le Bouddha s'est lui-même essayé à leur compagnie. Certains leur attribuent ou craignent des pouvoirs occultes.
  • Certains errent en silence, d'autres se replient du monde et s'isolent en forêt ou dans des grottes ... Ceux qui vénèrent un dieu spécifique peuvent porter sa marque sur le front tel le trident de Shiva.
  • Leur apparence peut varier : longue barbe, pagne, chignon ... Ceux qui vont nus, le corps couvert de cendres sont appelés "Naga baba".

Les castes

Ce terme est issu du Rig Veda, une source religieuse très ancienne. Il recouvre 2 notions :

  • le varna c'est-à-dire le degré de pureté d'un être. Au sommet de la pyramide se trouve les brahmanes, prêtres chargés de la transmission des textes sacrés et enseignant la parole divine. Avec les kshatriyas (guerriers) et les vaishyas (artisans et commerçants), ils constituent les castes "pures" et peuvent porter le cordon. Au-dessous, les sûdras sont des serviteurs et sont considérés comme impurs. Enfin, il y a les intouchables aujourd'hui appelés "dalits" et qui sont hors caste. Autrefois, être touché par leur ombre était considéré comme une souillure aussi n'avaient-ils pas le droit de sortir lorsque le soleil était bas, à l'aube et au crépuscule ! Les autres religions sont également hors caste, tout comme nous autres touristes.
  • le jati est le groupe dans lequel on naît et on vit. Il est impératif de se marier au sein de ce groupe.

Les castes ont théoriquement été abolies en 1948 mais dépassent le simple domaine religieux et constitue en Inde une clé de voûte de la société. Aussi le changement n'est-il pas pour demain !

Dans la pratique il existe une multitude de castes selon la sous-culture régionale et religieuse par exemple. Un métier ne permet pas de catégoriser un individu. Au contraire, l'appartenance peut être déduite du nom de famille, du lieu de naissance, des traits physiques comme la couleur de la peau. En ville, avec la mixité des populations, il faut même aller plus loin en prenant en compte des paramètres comme la classe sociale, le niveau d'éducation et le revenu.

Religions

De très nombreuses religions cohabitent dans ce pays aux dimensions d'un continent. Voici un portrait rapide des principales :

1. L'hindouisme 

  • Cette religion est fondée sur 4 lois : le samsara (cycle des réincarnations), la moksha (délivrance de ce cycle), le karma (somme des bonnes et mauvaises actions qui déterminent la réincarnation suivante de l'âme) et le dharma (la loi morale et religieuse, les devoirs et les vertus à posséder).
  • A sa "tête", une triade avec Brahma le Créateur du monde aux multiples réincarnations, Shiva le Destructeur et Vishnu le chantre de l'équilibre et de l'harmonie. Une plus longue présentation figure dans mon carnet de voyage.
  • La puja est le principal rituel au quotidien. Il s'agit d'une prière pour 1 ou plusieurs divinités soit devant l'autel domestique (tous les foyers en sont pourvus), soit au temple. Ce sont les femmes qui s'en occupent et qui procèdent au dépôt d'offrandes et à des fumigations. Ce rituel a lieu le matin et le soir. Chez Tchampa par exemple, une partie avait lieu devant la maison avec une espèce de bénédiction de la nature, une autre avait lieu à l'intérieur avec la niche cachée par le rideau rouge que j'ai évoquée dans le carnet de voyage.
  • Les offrandes (prasad) permettent de rendre les divinités vivantes. Parmi les plus prisées : le lait qui symbolise la purification, le riz pour la prospérité, les noix de coco, les fleurs. Elles peuvent être déposées sur un lingam, le symbole de la fertilité, autour du cou, sur les mains ou aux pieds ... Les divinités les plus prisées sont Kali (infertilité), Lakshmi (réussite dans les affaires) et Ganesh (prospérité).
  • La prière vise moins à honorer la divinité que le pouvoir qu'elle possède.
  • De nombreux indiens portent le tilak, une poudre colorée disposée le plus souvent entre les sourcils sur le front (symboles des bonnes pensées), parfois sur le bras (bonnes actions) ou sur la gorge (bonnes paroles). Elle est apposée avec la main droite (main pure) et sans l'index qui porte malheur. Sa couleur peut varier : jaune pour honorer Brahma, rouge pour Vishnu, blanche pour Shiva.
  • 16 rites de passage existent dans cette religion parmi lesquels : le don du nom entre le 10ème et le 12ème jour; la remise du cordon sacré qui marque l'entrée officielle du jeune garçon dans la société hindou et qui intervient entre 7 et 12 ans (ce jour-là, le garçon, tête rasée et purifié par un bain, répète des mantras avec un brahmane avant de recevoir son cordon); le pèlerinage qui dans l'idéal doit être effectué une fois par an pour accroître ses mérites et laver ses péchés.

2. L'islam

  • Seconde religion majoritaire malgré la migration d'une grande partie des fidèles vers le Pakistan et le Bangladesh lors de la création de ces Etats en 1946 et 1971. Des tensions assez régulières impliquent cette communauté, notamment au Cachemire.
  • C'est le second pays musulman au monde derrière l'Indonésie. Il compte 140 millions de croyants, plutôt sunnites. Malgré ce chiffre impressionnant, ils sont sous-représentés politiquement, le statut de leur langue (l'ourdou) est contesté, les prêts bancaires leurs sont difficilement octroyés. Ils préfèrent étudier dans des madrasas qu'à l'école indienne.
  • On retrouve les 5 piliers : la profession de foi qui reconnait qu'il n'y a qu'un seul Dieu et que Mahomet est son prophète, la prière 5 fois par jour, l'aumône, le ramadan et le pèlerinage à La Mecque pour ceux qui le peuvent. 

3. Le christianisme

  • Cette communauté se trouve majoritairement au sud de l'Inde du fait de la présence autrefois des comptoirs européens. Les Etats du Nord-Est tel le Nagaland comptent aussi des croyants, vestiges des missions qui ont ratissé ce coin au 19ème siècle. On retrouve les principaux courants : catholiques, protestants, évangélistes et orthodoxes.
  • La part des chrétiens tend à se réduire progressivement.
  • Il y a en outre une "indianisation" partielle de la religion avec un début de la prière par le "Om" hindou ou le port du tilak par certains prêtres.

4. Le sikhisme

  • Il s'agit d'une religion à mi-chemin entre hindouisme et islam. Des principes tels que le karma, la réincarnation ou les rituels hindous (crémation ...) sont intégrés dans ses fondements.
  • Le livre sacré est appelé Siri Guru Granth Sahib. Sa seule présence rend un lieu sacré. Le temple peut alors être surmonté d'un drapeau.
  • La communauté est appelée khalsa et a une structure militaire réunissant uniquement les "purs". Ses membres s'engagent à respecter les 5 "k" : kesh (ne pas couper cheveux et poils), khanga (port d'un peigne en bois ou ivoire dans les cheveux), kara (bracelet de fer), kachha (pantalon court adapté au combat), kirpan (poignard recourbé pour défendre les faible). L'entrée dans ce groupe de "purs" passe par un baptême et l'adjonction au nom du mot "Singh" (lion) pour les hommes ou "Kaur" (princesse) pour les femmes.
  • Le mariage interconfessionnel est toléré.
  • D'autres détails sont fournis dans mon article consacré à Delhi.

5. Le bouddhisme

  • Ce courant est né ici et est pourtant aujourd'hui supplanté par l'hindouisme. Il est surtout maintenu vivant par les réfugiés tibétains dont le gouvernement est en exil à Dharamsala au nord-ouest du pays. Mais il est actuellement gonflé par des intouchables qui en se convertissant échappent au système de caste dans lequel ils sont enfermés.

6. Le jaïnisme

  • J'ai exposé le coeur de sa philosophie dans le carnet de voyage aussi n'y reviendrai-je pas.
  • Cette religion reconnaît l'existence de divinités mais ne leur attribue aucun rôle dans la création de l'univers.
  • Elle repose sur 5 grands principes : ne pas mentir, ne pas voler, respecter une stricte discipline charnelle, être détaché à l'égard des biens, pratiquer la méditation, le yoga et les jeunes périodiques.
  • Le respect de toute forme de vie est aussi une donnée clé pour bien comprendre certaines attitudes de ses adeptes.

 

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Politique

L'Inde est qualifiée de "plus grande démocratie du monde". Voici quelques éléments de base sur son système politique :

  • La Constitution date de 1950 et est la plus longue du monde
  • Le Président est élu pour 5 ans au suffrage indirect. Son pouvoir est limité et plus symbolique.
  • Le Premier Ministre est le chef de l'exécutif et est nommé par le Président sur recommandation du parti ou de la coalition majoritaire au Parlement.
  • Le Parlement se compose de deux chambres : l'Assemblée du Peuple et le Conseil des Etats. La première est élue à la proportionnelle par les citoyens pour un mandat de 5 ans. Le Gouvernement peut la dissoudre. Le second est constitué via les assemblées législatives de chaque Etat qui élisent pour 6 ans les membres. Un tiers du Conseil est renouvelé tous les 2 ans.
  • L'autorité du pouvoir central l'emporte encore sur le pouvoir des Etats même si la décentralisation a été initiée dans les années 90.
  • La Cour Suprême détient le pouvoir judiciaire. 21 autres cours l'assistent. Elles disposent d'un droit de regard sur la constitutionnalité des lois.
  • Un parti est qualifié de "national" dès lors qu'il est reconnu par au moins 4 Etats. Le nombre de partis locaux dépasse amplement la centaine.
  • Toute citoyen de 18 ans et plus peut voter aux élections. Il n'y a pas de différence selon le sexe, la caste ou la religion.
  • Le taux de participation est assez fort aux élections.

Et voici des informations supplémentaires mais relevant d'un domaine plus large que la simple vie politique :

  • Le pays est membre du G20
  •  Il entretient des relations avec la Russie sur le plan militaire, avec l'Europe et les USA du point de vue commercial. Il est aussi proche des pays de l'ASEAN (une communauté de pays du sud-est asiatique) et avec certains pays émergents comme le Brésil. Des questions de territorialités rendent les relations tendues avec la Chine et plus encore avec le Pakistan.
  • Le niveau de corruption serait assez élevé : l'Inde se classait 85ème sur 175 en 2014.
  • La presse ne peut pas traiter de certains sujets sensibles comme le Cachemire.

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