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Osian et Jodhpur

Mercredi 15 octobre 2014

Ce matin lever à 5h45. Ah non pardon plutôt 6h... Ben alors Laurie et ton réveil ? Comme il est tôt et que nous avons de la route à faire, nous n’avons pas beaucoup de temps à consacrer au petit déjeuner. Aussi celui-ci va-t-il se limiter pour le moment à un thé indien et à quelques biscuits. C’est gentil de la part de Tchampa car nous l’obligeons à se lever plus tôt que d’habitude. Alors que le groupe se rassemble, nous faisons les dernières photos avec nos hôtes. Ici aussi je serai bien resté quelques jours de plus si j’avais pu …

Nous nous dirigeons directement sur Osian pour y visiter le temple de Mahavira lié à une nouvelle religion : le jaïnisme, globalement proche de l'hindouisme. Celui-ci abrite une représentation du 24ème grand maître de ce culte. L’architecture des jains comporte beaucoup de représentations de divinités et de détails finement sculptés. Ses temples sont décorés par de multiples frises d’éléphants ou de personnages alignés. On retrouve même le Bouddha mais qui se distingue par la présence d’une étoile à 4 branches sur la poitrine. Dans cette religion, l'existence de dieux est reconnue cependant ils ne jouent aucun rôle dans la création de l'univers. Elle repose sur le principe d'une opposition entre entité spirituelle et matière. Le karma (en gros le destin d'un individu) enferme l'âme dans la matière et elle en souffre. Par la dévotion du fidèle, elle peut progresser vers l'extinction de l'égo et la libération appelée moksha, la fin du cycle des réincarnations. Les jains sont tenus de respecter 5 préceptes : ne pas mentir, ne pas voler, respecter une stricte discipline charnelle, être détaché à l'égard des bien et pratiquer la méditation, le yoga et des jeûnes périodiques. Ils respectent en outre toute forme de vie comme nous l'avions vu dans mon récit sur notre passage chez Sushila. Aussi, ils portent parfois un masque pour éviter de tuer un insecte, balayent devant eux pour ne pas écraser un être vivant par mégarde, mangent avant le coucher du soleil pour voir ce qu'ils ingèrent, ne consomment ni viande, ni légumes ayant poussé dans le sol au cas où ils seraient "habités" ...

Je trouve l’architecture de ce temple assez belle. Elle mélange les styles et incorpore par exemple la Roue de la Loi bouddhiste symbolisant le premier enseignement du Bouddha à Sarnath, entourée de 2 biches pour figurer les disciples. Au fond du sanctuaire, s'étire une galerie où les statues sont colorées ce qui leur donne un aspect plus vivant. Celle-ci comprend de nombreuses fresques relatant des épisodes religieux. Certains sanctuaires sont étrangement interdits d’accès aux femmes. J’avoue avoir du mal à comprendre pourquoi juste une partie ? En toute logique soit tous devraient être interdits, soit aucun, mais pourquoi une solution moyenne ?

Laurie avec la famille

Temple d'Osian : un stupa

Une colonne sculptée

Intérieur d'un sanctuaire

Frise d'éléphants

Galerie avec les statues colorées et les fresques

A la sortie, nous reparcourons les ruelles étroites et poussiéreuses d’Osian. La ville est un peu plus animée que lors de notre arrivée car les commerces sont à présent ouverts. Nous passons notamment devant une échoppe montrant tous les légumes du Rajasthan.

Après ce premier arrêt culturel, nous avons mérité le vrai petit-déjeuner. Nous nous arrêtons donc en bord de route pour prendre une nouvelle boisson chaude et des paquets de biscuits. La commande ayant été mal passée, je me retrouve avec un café au lait au lieu d’un thé indien. Bien que je n'en sois pas grand consommateur, je le trouve très bon : il est proche de ceux de chez nous et pas épicé du tout.

Porte

Entrée

Marchand de légumes du Rajasthan

C’est reparti pour un bout de route supplémentaire vers Jodhpur. Nous allons le couvrir d’une seule traite. C’est que nous sommes des passionnés du bitume nous ! Sur place, nous escaladons directement la montagne sur une route panoramique pour rejoindre le fort de Mehrangarh qui surplombe la ville de 120m. Jimmy est toujours en récupération et ne va pas nous accompagner pour la visite. Il va déléguer cette partie à un audio-guide plutôt rasoir qui nous incite à composer des numéros mystères pour avoir plus d’explications sur l’architecture moghole ou les palanquins du 18ème siècle … A force, je préfère ne plus trop le solliciter car je ne retiens pas la moitié de ce qu’il dit...

Dans la première cour, se trouve une petite niche avec une image de la Kaaba à La Mecque. Etonnant dans un tel lieu et là-dessus l’audio-guide reste muet. Non loin de là, une vue sur l’arrière de la forteresse permet de comprendre pourquoi Jodhpur est qualifiée de ville bleue : la plupart des façades sont de cette couleur. Dans cette direction, la campagne prend aussi rapidement le dessus sur l’agglomération.

La citadelle de Jodhpur (Mehrangarh)

Jai Pol - Porte principale

Fresque sur Jai Pol

Niche avec la Kaaba

Vue sur la ville bleue à l'arrière

Nous grimpons ensuite vers le coeur du fort et passons deux autres portes. Après la seconde, un panneau orange constitué de nombreuses mains vise à commémorer le sati, cette immolation des femmes que j'évoquais hier. Juste après, une cour donnant sur un édifice moitié en pierres, moitié en bois. Il s'agit d'un musée dans lequel sont exposés des palanquins, des howdahs (nacelles sur le dos des éléphants), des peintures miniatures ou encore des berceaux.

Panneau évoquant le sati

Howdah

Palanquin

Salle d'audience

Salle des berceaux

Depuis ce niveau, on bénéficie d'une vue encore meilleure sur les façades colorées à l'arrière de la forteresse. Virginie et Marie se font encore arrêter pour des photos. Du coup, dans la dernière salle, elles décident de se cacher un moment pour éviter un groupe de militaires prêts à les immortaliser. Peut-être même à leur recherche d'ailleurs ...

Mehrangarh - Entrée de la partie "musée"

Vue sur la ville bleue

Détail de la partie supérieure des palais

Cour intérieure

Détail d'une façade

L'audio-guide finit de raconter ses dernières histoires. Nous nous rassemblons pour descendre à pied sur la ville par un escalier et un sentier assez pentus. Vue du ras du sol, la ville est plus "bleue" que d'en-haut. Nous parcourons quelques ruelles authentiques comme celle-ci où un écureuil s'apprête à faire du vélo puis nous arrivons à un bassin auprès duquel s'élève le restaurant. Mais aujourd'hui pour manger il va d'abord falloir le mériter : la salle se trouve sur la terrasse au 4ème ou 5ème étage et les marches sont particulièrement hautes. Du genre montée au Mont Blanc sans oxygène. Nous sommes également sans cordée et sans crampon. Il n'empêche, nous allons atteindre le sommet, uniquement au mental. Outre la satisfaction personnelle résultant de cet "exploit", nous sommes récompensés par une très belle vue sur le fort surplombant la ville. De même, nous sommes entourés de verdure, bénéficions d'ombre et de climatisation. Ca pourrait être pire non ?

Nous pouvons alors commander, chacun pouvant prendre ce qui lui dit. Nous sommes quelques-uns à prendre l'assiette indienne avec 6 coupelles différentes, le riz, des naans et des chapatis. Les autres se rabattent sur des pizzas et des pâtes en se disant qu'ils vont bénéficier d'un répit pour un repas. C'était sans compter sur le fait que ces plats seraient aussi épicés... Toutefois, un menu de schtroumpfette à côté du nôtre : il faut vraiment s'arracher pour absorber lentilles et chou-fleur jusqu'au bout tandis que d'autres coupelles sont carrément infinissables même avec le plus grand des courages.

Descente dans la ville bleue

L'écureuil qui voulait pédaler

La vue sur Mehrangarh depuis le restaurant

Vue sur le bassin en contrebas

L'assiette de la mort

L'estomac plein et en feu, nous partons pour le centre. Nous entrons dans le Sandar Market par une porte à 3 arches. Il ouvre sur le monument emblématique de la ville quoique moins connu que le Palais des Vents de Jaipur par exemple : la Tour de l'Horloge. Elle fait office de rond-point étant en plein milieu d'un carrefour. Tout autour un marché qui fourmille. Nous en profitons pour faire des achats : thé, artisanat puis tissus. Je me procure des souvenirs dans les deux premiers tandis que, dans le dernier, je suppléé Jimmy dans ses fonctions de traducteur étant donné qu'il est en hibernation. Après être entrés dans une sorte d'entrepôt, le marchand nous amène à l'étage dans une salle de démonstration. Pendant une bonne vingtaine de minutes, il nous montre des tapis si minutieusement ouvragés que nous leur attribuons la valeur des Joyaux de la Couronne anglaise. Mais notre interlocuteur va prendre un malin plaisir à nous détromper lorsque nous manifestons notre impatience : les prix sont relativement abordables. Pour autant nous sommes venus pour des foulards alors autant aller directement à l'essentiel parce que l'alpaga et la soie ça va deux minutes ... Au final, plusieurs personnes vont trouver leur compte dans ce magasin, l'une de nous plus que les autres puisque, ayant oublié son code de carte bancaire, elle va se faire payer ses achats. Alors là : bravo ! Quant à moi, je préfère faire le porte-manteau dans un coin, ce type de vente enfermé avec un démonstrateur m'étant plutôt désagréable après 2 ou 3 précédentes expériences. Finalement, heureusement que j'ai eu la traduction ...

En ressortant de nuit, nous gagnons notre hôtel à pied. Ou plutôt nos hôtels car nous sommes répartis entre deux appartenant à deux frères. Etant de la caste des privilégiés depuis le début de ce voyage, j'obtiens une chambre dans le plus luxueux des deux. Dans le même temps je m'y sens comme un poisson tropical dans un aquarium : pas trop à ma place. J'aurais tant troqué cette nuit contre une autre dans une famille...

Porte d'accès au Sardar Market

Epices

Tour de l'Horloge

Cour intérieure de ma partie de l'hôtel

Pour diner, nous gagnons le bâtiment le plus "défavorisé" mais force est de reconnaître que la terrasse-restaurant est très agréable. A l'issue du repas peu épicé, nous profitons du panorama sur la ville et assistons à des répétitions en vue de la fête des lumières (Diwali) qui aura lieu d'ici quelques jours : quelques salves d'un feu d'artifice éclairent fugacement le ciel de temps à autres. Petite partie de cartes sur des chaises bien plus grandes et lourdes que nous avant de rejoindre la chambre pour y passer la nuit.

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