Mariage et divorce

  • 90% des mariages sont arrangés en Inde, y compris dans les milieux aisés et éduqués car cela relève de la tradition. Pour trouver un partenaire, les familles n'hésitent pas à publier des annonces dans des quotidiens si le bouche-à-oreille ne suffit pas. Dans les milieux modestes ou conservateurs, l'avis des deux intéressés n'est même pas demandé. La première rencontre peut avoir lieu le jour de la cérémonie. Dans les milieux plus favorisés, des rencontres préalables sont organisées par les proches, les décisions sont davantage partagées entre parents et enfants, et des tête-à-tête sont envisageables. Quoiqu'il en soit, le pragmatisme l'emporte systématiquement sur le sentimental sauf dans les familles les plus occidentalisées. Chez une femme, on regarde le niveau d'éducation si elle en possède un, également ses compétences dans la gestion du foyer. Pour un homme, le métier et l'ambition professionnelle comptent le plus avec la conception de la famille et le sens des responsabilités.
  • Jusqu'à son mariage, on est sous la responsabilité de ses parents et on vit chez eux. Les éventuelles histoires d'amour doivent rester secrètes mais Internet peut aider à les entretenir. Se marier en dehors de sa foi est proscrit, de même en dehors de sa caste.
  • La loi interdit théoriquement le mariage avant 18 ans pour les femmes et 21 ans pour les hommes. Cependant, comme je l'ai précisé à l'occasion de la présentation d'URMUL, elle n'est pas toujours respectée pour deux raisons : plus la mariée est jeune, moins la dot sera conséquente, et puis pour les familles pauvres, cela représente une bouche en moins à nourrir.
  • La dot est également censée être illégale mais, dans la pratique, elle reste versée par la famille de la mariée à celle du garçon. Il faut savoir en outre qu'un ainé coûte plus cher ... Elle peut comprendre selon le lieux : de l'argent, une moto, la prise en charge d'une partie des noces, de l'électroménager, des objets, des animaux ... Pour les plus pauvres, cela conduit parfois à un endettement et peut avoir par conséquent deux implications : le suicide des parents ou le meurtre préalable des bébés de sexe féminin à la naissance.
  • La cérémonie chez les hindous : le fiancé chevauche un cheval blanc accompagné d'un petit garçon afin d'avoir de la "chance" et que le premier-né soit de sexe masculin. Des musiciens les escortent vers la fiancée et sa famille. Celle-ci marque les fronts de poudre rouge. Le couple échange des guirlandes en plus des premiers voeux. La mariée, vêtue d'un sari rouge et parée de bijoux, a les mains décorées au henné. Elle est conduite à la famille de l'époux à qui elle "appartient" désormais. Les présents sont alors remis. Les mariés marchent jusqu'au feu sacré. Le prêtre récite des mantras avant de nouveaux voeux. Le couple peut alors nouer un lien autour de leurs mains pour ne faire plus qu'un. Il reçoit ensuite la bénédiction. L'homme dessine enfin un point (le bindi) sur le front de son épouse.
  • La cérémonie chez les musulmans : au plus tard la veille, les femmes des 2 familles se réunissent pour des rituels accompagnés de chants. La mariée est maquillée, revêtue d'un sari rouge et ses mains sont décorées au henné. Un orchestre précède le fiancé. Au moment de la rencontre, l'imam prononce un court sermon et récite quelques sourates. Le garçon transmet alors à sa future compagne une demande officielle qui doit être acceptée. Si c'est le cas, signature du contrat de mariage en présence des deux pères. Dans cette religion, c'est normalement le mari qui apporte la dot mais l'influence des traditions locales amène souvent à la situation inverse. Après la bénédiction, le repas de noce peut débuter mais les deux sexes sont séparés. La soeur du marié lui remet le collier de mariage, le thaali, pour qu'il le passe autour du cou de celle qui partagera sa vie. La femme prononce alors les adieux à sa famille. En franchissant l'entrée de sa nouvelle demeure, elle doit passer sous le Coran.
  • Le divorce est autorisé et progresse mais il reste encore marginal. La femme est ensuite ostracisée.
  • Le statut de la veuve n'est pas beaucoup plus évident : elle est rejetée, ses bijoux doivent être retirés, les marques de mariage (comme la poudre rouge par-dessus la raie) effacées, elle doit porter des vêtements blanc ou bleu pâle mais jamais rouge ... Sa présence dans les mariages n'est plus désirée.
  • Dans les deux derniers cas, les hommes ont bien moins d'interdits.
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