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Mieux connaître l'Inde

Transport

1. Avion

  • 12 aéroports internationaux et une compagnie nationale, Indian Airlines, qui a perdu son monopole. Il en a résulté une baisse des tarifs et une amélioration des services. Les vols intérieurs restent toutefois encore chers. En quelques années, le trafic aérien a triplé dont la moitié via Delhi ou Bombay.

2. Route

  • Elle représente 90% du trafic de passagers et 65% de celui des marchandises.
  • Le nombre de routes a donc augmenté en 50 ans. Le réseau comporte 3 millions de kilomètres avec des voies souvent étroites et mal entretenues. Beaucoup sont en outre submergées pendant la mousson. Les vitesses sont donc réduites et les temps de parcours élevés (cf carnet de voyage : 4 à 5h pour 200km !).
  • Concernant les taxis : des courses prépayées existent avec bons à acheter au comptoir et à remettre à l'arrivée. Ils peuvent proposer de prendre plusieurs passagers en simultané.
  • Les rickshaws et autorickshaws coûtent moins chers que le taxi mais on est alors plus en contact avec la pollution.
  • Concernant les voitures : avec l'amélioration du niveau de vie, le trafic augmente de 15% par an. En Inde, on roule à gauche en théorie mais comme on l'a vu, les délimitations de voies n'ont pas grand sens. La priorité est plus sûrement au plus gros gabarit. Le klaxon est indispensable alors qu'au contraire, le clignotant ou les feux de signalisation sont presque en trop. Les principales marques nationales sont Tata, Hindustan ou Maruti.
  • Les autocars et bus s'arrêtent constamment, les sièges sont exigus, les passagers bien secoués mais ils constituent une solution bon marché. En ville, ils sont bondés et sales. Il n'y a pas besoin de faire la queue pour monter à bord : l'argent des billets passe de main en main jusqu'au receveur. L'arrêt n'étant pas toujours clairement marqué, il est parfois nécessaire de sauter en marche. Aux stations routières principales attendent des vendeurs et des mendiants.
  • Les accidents sont nombreux : 13 morts par heure et plus de 1 million de blessés par an.

3. Trains

  • 64000 km de voies ferrées soit le plus grand réseau d'Asie. 7 000 trains circulent soit 11 à 14 millions de passagers par jour. A cela s'ajoutent les métros de Calcutta et Delhi en pleine expansion.
  • C'est une solution moins chère que l'avion et plus sûre.
  • De très nombreuses catégories existent : avec ou sans réservations, 1ère, 2nde ou 3ème classe, compartiment de 2 à 6 places, climatisation ou pas, couchette ou pas ... Des compartiments dames existent (même dans le métro !).
  • Les réservations peuvent se faire par Internet pour éviter les longues queues en gare ou les commissions des agences de voyage. Des espaces sont réservés pour l'achat par les touristes. Il existe des listes d'attente au vu de la fréquentation.
  • Des vendeurs montent à bord à chaque gare.

Alimentation

  • Dans le sud et le nord-est, le riz prédomine; dans les plaines centrales et le nord, c'est plutôt le blé et les pains plats. Sur les côtes le poisson est fréquent. Peu de viande les hindous étant végétariens et les jains aussi.
  • Le rajout d'épices est systématique dès le plus jeune âge. Il permet notamment de réguler sa température corporelle comme je l'ai déjà souligné dans un autre article.
  • Les indiens distinguent les aliments chauds et froids, non pas en fonction de leur température mais selon l'effet supposé sur l'organisme décrit par la médecine ayurvédique. Le chaud c'est par exemple la viande, le poisson, les oeufs, les fruits secs, la banane, l'ananas, la noix de coco, l'aubergine, la pomme de terre, le piment rouge ... Le froid : les produits laitiers ...
  • Le thé au lait et sucré ainsi que le café sont consommés généralement avant le petit déjeuner et entre les repas. Le thé est régulièrement épicé comme nos thés indiens avec entre autre de la cardamome. Le café est de l'instantané avec lait et sucre.
  • L'alcool est considéré comme un vice bien qu'il se développe un peu dans les classes moyennes.

Les fêtes

1. Fêtes officielles

  • 26 janvier : fête de la République comprend un défilé militaire et de délégations chamarrées en provenance de différents Etats
  • 15 août : fête de l'Indépendance s'accompagne d'un discours du Premier Ministre et de combats de cerfs-volants (cf loisirs)
  • 2 octobre : anniversaire de Gandhi

2. Fêtes traditionnelles principales

  • Février : Shivaratri est un jeûne pour célébrer l'union de Shiva et de Parvati.
  • Mars : Holi. Le premier jour, un bûcher est mis en place pour brûler le démon Holika et symboliser le triomphe du Bien sur le Mal. Le lendemain, jours des couleurs, les gens s'aspergent les uns les autres avec de l'eau colorée et des teintures (gulal).
  • Ramadan
  • Juillet : Raksha Bandhan. Les filles attachent des amulettes (rakhi) aux poignées de leurs frères et de leurs amis garçons pour les protéger au cours de l'année suivante. Elles reçoivent en retour de petits présents et de l'attention pour l'année qui suit.
  • En août, tous les 3 ans : Kumbh Mela ou fête de la Jarre. Elle est organisée à chaque fois dans une ville du nord parmi les 4 mêmes. Un bain dans le Gange permet de se laver de ses péchés. Tous les 144 ans (la dernière fois en 2001), un "grand pèlerinage" a lieu : toutes les images sacrées de toutes les religions sont alors sorties en procession pour une plongée rituelle dans le Gange
  • Fin octobre : Diwali ou fête des Lumières. Illumination des maisons, échanges de cadeaux et de friandises, utilisation de pétards, feu d'artifice (cf Jodhpur). Il s'agit de commémorer le retour de Rama et de son épouse Sita après la défaite du démon Ravana (célébré par l'épopée du Ramayana). Les familles éclairent la voie jusqu'à leur habitation pour que Lakshmi, déesse de la richesse, l'emprunte.

3. Fêtes familiales

  • Naissance : la femme rentre chez ses parents le dernier trimestre de grossesse et y reste jusqu'au 1 mois du bébé. Le prénom de celui-ci est parfois donné assez tard car le nouveau-né doit prouver qu'il peut survivre. Il est choisi par un astrologue en fonction de nombreux paramètres. Pour les chrétiens, un prénom occidental ou biblique peut-être choisi.
  • Mariage : cf article consacré
  • Funérailles : vu la taille de la population, il y a en moyenne un décès toutes les 6 secondes et 15 000 funérailles par jour. Chez les hindous, le défunt est baigné, habillé, couvert de fleurs avant que son corps ne soit transporté jusqu'au site de crémation. Seuls les hommes peuvent y assister, les femmes restent à la maison pour marquer le deuil. Après les rites d'usage, le fils ainé allume le feu. Cendres et fragments d'os sont collectés puis dispersés dans le fleuve. La famille est ensuite "polluée" pour quelques jours : elle ne doit pas faire d'offrandes sur l'autel domestique, ne pas participer à des cérémonies religieuses, ni recevoir de visites. Des guirlandes sont déposées autour de l'image du défunt avec des petites offrandes disposées dans de petites assiettes. Des célébrations commémoratives ont lieu à une semaine, 35 jours puis 1 an. Chez les musulmans, des ablutions rituelles sont effectuées avant l'enterrement. Les femmes restent aussi à la maison. La tête du défunt est tournée vers La Mecque. Les hommes jettent la terre dans la tombe ou récitent des versets du Coran. Un repas de deuil est organisé au 14ème jour puis aux 4ème, 6ème, 9ème et 12ème mois.

Loisirs

Voici une sélection de loisirs en Inde, sans ordre particulier :

  • le cinéma (cf article sur Jaipur l'avant-dernier jour)
  • les excursions dans les villes voisines pour voir la famille ou les amis ou à l'occasion d'une fête par exemple. Le tourisme intérieur commence à se développer avec la hausse du niveau de vie moyen et le développement des low-cost.
  • aller au temple, le pèlerinage faisant partie des 16 rites de passage de l'hindouisme comme je l'ai déjà évoqué au niveau des religions. Ceux qui le peuvent doivent en accomplir 1 par an.
  • les restaurants quand c'est possible ou sinon la réception de connaissances à domicile.

Concernant les sports :

  • la lutte : certains y consacrent leur vie et se placent pour ce faire sous l'autorité d'un gourou. Les arts martiaux (judo, karaté, ...) sont moins appréciés
  • le yoga
  • le cricket : un vrai délire aux règles incompréhensibles pour nous. Nous avons testé chez Pagluda, c'était vraiment horrible. A éviter sauf à vouloir se faire des amis ...
  • le hockey sur gazon
  • les cerfs-volants : comme dans les pays d'Asie Centrale, l'objectif est un combat qu'il faut remporter en étant le dernier dans le ciel. Pour cela, les lucanistes mélangent colle et verre tranchant sur le fil pour aller couper celui des adversaires. Si vous avez lu les cerfs-volants de Kaboul, c'est le même principe.
  • les sports de plein air : plongée, ski, camping, rando ... sont peu pratiqués faute de moyens et/ou de temps.

Enfance

Il existe souvent des liens étroits entre une mère et ses enfants : la tétée dure parfois jusqu'au 2-3 ans de l'enfant, ils partagent le même lit, la mère nourrit de sa main ses enfants plus grands par exemple à l'occasion de leurs anniversaires. Les bébés dorment de toute façon toujours avec quelqu'un, jamais seuls. Pour les calmer, on leur donne en général un bonbon. Le jour la famille élargie peut s'en occuper (ex : les jeunes filles chez Pagluda).

La jeune fille apprend très tôt à s'occuper d'une famille et du foyer. Les jeunes garçons échappent aux corvées. Leur seule "responsabilité" est de réussir leur scolarité. Pour les protéger du mauvais oeil quand ils sont petits, ils sont parfois habillés en fillettes.

A l'adolescence, il faut éviter les relations inappropriées pour ne pas nuire à l'honneur de la famille avant le mariage. Toutefois, Internet et les portables facilitent davantage le contact qu'auparavant même s'ils sont parfois surveillés par les familles.

Description du quotidien

  • La maitresse de maison se lève avant  le soleil pour préparer le petit déjeuner et procéder à la puja dans l'espace consacré (la niche avec le rideau rouge chez Tchampa). Les hommes et les enfants se réveillent en suivant. Après le petit déjeuner, on s'acquitte des tâches intérieures ou extérieures, part au travail ou à l'école quand la famille est d'accord pour y envoyer ses enfants.
  • Le blanchisseur passe une fois par semaine pour collecter le linge sale et déposer le propre (la lessive n'est pas une tâche réalisable par tous). Les commerces du voisinage prennent la forme de marchés locaux. Un crédit est régulièrement accordé.
  • De nombreuses femmes passent la quasi-totalité de leur temps à la cuisine. Il y a en effet 2 à 4 repas par jour selon les revenus, la profession, le mode de vie. Le déjeuner peut prendre la forme d'une gamelle pour les écoliers et les travailleurs. Vers la fin de l'après-midi, il peut y avoir un thé accompagné d'un en-cas léger. C'est l'occasion d'échanger entre amis ou collègues. Enfin, le diner est le principal repas de la journée, généralement pris entre 20h et 23h. Tous les plats sont servis en même temps. Les desserts sont plutôt réservés pour les fêtes et les grandes occasions.
  • Les femmes sont aidées par celles de leur entourage, surtout quand elles travaillent par ailleurs. Des "domestiques", logés et nourris donc peu payés, peuvent se charger du ménage, de conduire les enfants à l'école, de faire les courses dans les milieux les plus favorisés.
  • Les chambres sont partagées notamment entre une mère et ses enfants qui peuvent dormir dans le même lit. La chambre faisant partie de l'espace commun, on peut y entrer sans frapper. De manière plus générale, l'intimité n'existe pas en Inde : les personnes regardent sans voir tant pour les toilettes, la douche que pour les relations amoureuses.
  • Le fils ainé prend soin de sa famille quand ses parents deviennent âgés. Sa mère entretient une relation spéciale avec lui quand c'est un premier né car il renforce son statut au sein de sa belle-famille.
  • Le chef de la famille est généralement l'homme le plus âgé.

Education

  • L'Inde c'est 700 000 écoles primaires, 110 000 collègues et lycées, 17 000 établissements d'enseignement supérieur de 1er cycle, 900 instituts de technologie, 217 universités d'Etat, 20 universités centrales ...
  • La gratuité est une réalité jusqu'à 14 ans et vient renforcer le caractère obligatoire de l'éducation. En Inde du Sud, le financement public de l'éducation va même jusqu'à 16 ans. Malgré cela 1/3 des 6-14 ne sont pas scolarisés.
  • En 2010, l'Inde consacrait 3,3% de son PIB à l'éducation (et 2,4% à ses dépenses militaires par exemple).
  • Il y a 400 millions d'illettrés dans le pays. Le taux d'alphabétisation était de 74% en 2011 (76% pour les hommes et 54% pour les femmes). Les disparités sont cependant nombreuses : entre Etats (Kerala : 91% vs Bihar 47%), entre villes (80%) et campagnes (59%), ... En 2001, 95% des enfants des campagnes avaient accès à l'école primaire. Pour la moitié, ils abandonnent à 12 ans ou après un mariage arrangé. Cependant, toujours plus d'enfants savent lire et écrire.

  • La priorité absolue est donnée à l'enseignement supérieur afin de créer une élite intellectuelle. Certaines écoles ont lié des partenariats avec des pairs à l'étranger. L'informatique est également privilégié car la croissance du secteur est telle que le nombre de diplômés de suffit pas à couvrir les besoins.
  • 1 indien sur 14 000 entre dans le supérieur et il y a 1 place pour 10 candidats au concours. Une véritable compétition existe donc en dehors de toute considération monétaire car les résultats de la maternelle à l'examen des 17/18 ans sont pris en compte et déterminants pour accéder tant aux études qu'à une bonne carrière. Régulièrement au bord des routes, nous voyions des panneaux présentant les photos et résultats des meilleurs élèves du coin. Du coup, il y a d'une part de la corruption pour acheter une admission ou effacer un mauvais résultat et d'autre part des quotas pour les plus défavorisés : 27% des places du supérieur leur sont réservés dans le public.
  • Il y a de plus en plus d'élèves et de moins en moins de places d'où un recours plus important au privé, inaccessible au plus grand nombre. Les plus aisés suivent également des cours particuliers pour préparer les examens.

La campagne et l'agriculture

  • La campagne représente 68% de la population en 2013 et 600 000 villages à travers le pays. S'y ajoutent 4 000 bourgades (au moins 100 000 habitants) regroupant 40% de la population urbaine.
  • Il y a 3 principaux systèmes fonciers : 1) au nord-est, le zamindar. La terre appartient à de grands propriétaires vivant de leurs rentes et faiblement imposés. L'exploitation est confiée à des fermiers qui doivent s'acquitter en échange d'une forte redevance. 2) A l'ouest et au sud : le rayatvari. La terre appartient à une élite employant des ouvriers permanents ou temporaires. Le propriétaire de la terre paie un impôt conséquent. 3) Au nord et au nord-ouest : le mahalvari. La terre appartient aux familles paysannes. L'impôt foncier est payé par toute la communauté villageoise.
  • En schématisant, on pourrait dire que l'élite correspond aux castes supérieures, que les paysans indépendants viennent des classes moyennes et basses et que les ouvriers sont issus des classes les moins favorisées. Le nombre de grands propriétaires est toutefois en baisse aujourd'hui.
  • 2/3 des exploitations ont en moyenne 2 hectares.
  • De nombreux suicides interviennent dans ce milieu du fait de sécheresses ou d'emprunts à des taux exorbitants. Le gouvernement Singh a dû agir et mettre plus d'argent à disposition des paysans. L'aide octroyée dépend toutefois de la surface de l'exploitation.
  • De nombreux enfants travaillent dans les champs. Cependant les bienfaits de l'éducation commencent à être perçus et les familles font des efforts pour envoyer au moins l'ainé à l'école. Le taux de scolarisation a grimpé au cours des dernières années pour atteindre 89% en 2005.
  • L'agriculture pèse pour 17% du PIB en 2011 et occupent la majorité des actifs et des femmes. En 1966, une révolution verte a permis de développer les cultures : riz, maïs, blé, millet couvrent 1/4 des terres cultivées avec de fortes disparités par Etat. L'Inde est la 4ème puissance mondiale par les quantités produites mais sa productivité reste faible. Faute d'infrastructures adaptées pour le stockage et la conservation, 40% des fruits et légumes sont perdus.
  • Le pays est favorable aux OGM.
  • Des paysans ont été expropriés pour créer des zones économiques spéciales à vocation industrielle.

Travail et discrimination positive

  • Il existe un certain nombre de lois : sécurisation, des employés (1947), salaire minimal (1948), durée légale de 8h/j, âge minimal d'embauche fixé à 16 ans (2006), ... Cependant, comme souvent en inde, elles ne sont pas appliquées par les entreprises qui n'hésitent pas à mettre la pression sur leurs salariés par exemple en fixant des objectifs impossibles à atteindre ou en leur demandant de multiplier les heures supplémentaires. Comme la main d'oeuvre ne manque pas, elles peuvent agir en toute impunité. Les licenciements qui sont censés être réglementés, sont aisés par exemple en cas de non atteinte des objectifs évoqués ci-dessus. Les syndicats sont en outre relativement faibles.
  • Un phénomène de travailleurs migrants existe : ce sont des paysans qui travaillent 6 mois sur leur terre et sont exploités les 6 autres mois.
  • Le taux de chômage était de 8,8% en 2013.
  • 40 millions d'enfants travaillent pour aider leur famille, ils sont alors déscolarisés. En cas d'exode vers la ville, ils sont parfois récupérés par des gangs. Il existe un encadrement théorique du travail des enfants depuis 2006 mais il n'en est rien dans les faits. Et dans les cas où l'interdiction est réellement appliquée, de nombreux risques apparaissent : baisse des revenus familiaux et précarisation, violences familiales, risque de trafic d'enfants ...
  • Le travail des femmes a doublé en 25 ans. Cependant des inégalités existent : jugées inférieures, elles perçoivent un salaire plus bas. D'après les statistiques officielles, elles représenteraient 25% de la main d'oeuvre. Dans les faits, 90% des femmes actives ne seraient pas comptabilisées (ex : travail dans les champs, travail en tant que "domestiques", ...)
  • Soulignons enfin qu'un métier n'est pas lié à une caste précise : le statut de fonctionnaire ou d'ingénieur existe dans toutes les castes. Un système de discrimination positive a en effet été mis en place : les "scheduled castes" (castes les plus basses), les "scheduled tribes" (population tribale) et les hors-castes comme les dalits bénéficient de quotas dans le public. L'Inde est le premier pays à les avoir introduits. Si ces catégories représentent 50% de la population, le quota de postes réservés n'est toutefois que de 27% dans le secteur public et dans l'éducation.

Inégalités sociales

  • En 2011, le PIB de l'Inde atteignait 1843 milliards de dollars. Son PIB par habitant était, lui, de 1176$ par tête un an plus tôt.
  • Le pays possède ainsi près de 20% de la population mondiale mais seulement 1% des richesses. Les 4 Etats les plus peuplés concentrent 42% de la population nationale mais 50% des pauvres ...
  • 240 millions d'indiens vivent avec moins de 1$ par jour.
  • En 2010, le pays se classait au 119ème rang mondial pour l'IDH, l'indicateur de développement humain qui recoupe des paramètres sanitaires, scolaires, économiques ... 1/6 de la population n'avait pas accès à l'eau potable, 2/3 à aucun système d'assainissement (ordures, eaux usées, ...), 1/5 n'a pas accès aux infrastructures de santé, la moitié des moins de 5 ans sont en insuffisance pondérale et 20% de l'ensemble de la population ...
  • La précarité prend de nombreuses formes au quotidien : travailleurs migrants, exode rural subit, mendicité, travail des enfants, salaires très bas ...
  • Le gouvernement a mis l'accent sur le développement rural : équipements communautaires, services de base (éducation, santé, eau potable); mais les efforts à fournir restent énormes. Il est pour cela suppléé par 1,2 million d'ONG dont des structures telles que Morarka ou URMUL présentées dans le carnet de voyage et figurant en liens.
  • Parallèlement à ces masses en situation précaire, il y a les crorepatis, des personnes possédant au moins 10 millions de roupies. Ils vouent un culte à l'apparence et apprécient d'étaler leur réussite. 53 000 sont même des milliardaires.
  • Enfin, entre les deux, il y a les "classes moyennes" soit environ 400 millions d'individus. Ceux dont le foyer gagne autour de 80€/mois peuvent s'offrir une télévision, un vélo, vont parfois au cinéma, ont plus d'enfants, la femme ne travaille pas et ils consomment du "Made in India". A 200€/mois, ils peuvent acquérir une voiture, des produits occidentaux, peuvent s'offrir des voyages en avion low-cost, la femme travaille et les enfants vont en institut de formation technologique. Enfin à 700€/mois, les moeurs et la consommation se rapprochent de nos standards.

Santé

  • L'IDH  qui prend en compte de nombreux indicateurs comme l'espérance de vie, l'éducation, l'accès à la culture ... classe l'Inde au 119ème rang en 2010.
  • La malnutrition sévère ou moyenne touche près de 40% des enfants.
  • Les dépenses gouvernementales en matière de santé sont parmi les plus basses du monde : 2,4% du PIB en 2009 soit l'équivalent de 61$/an et par habitant... Il y a donc recours au privé pour 2 patients sur 3 pour une consultation et 1 sur 2 pour une hospitalisation. Encore faut-il en avoir les moyens puisque seuls 10% possèdent une assurance. Et de plus, le pays manque de médecins : en 2012, il y en avait 0,7 pour 1000 habitants. L'autodiagnostic est donc très répandu. Par exemple, l'ayurvéda indique que la santé est un équilibre entre 3 énergies corporelles : l'air, le feu et l'eau. Pour le maintenir, il convient de choisir les aliments appropriés, de bien digérer, de pratiquer des exercices physiques, le yoga ou la méditation. Dans le cadre de ce principe, un indien m'a expliqué que manger des épices (le feu) permet de réguler sa température corporelle.
  • Enfin, toujours dans le domaine sanitaire, l'Inde doit encore faire face à des problèmes d'assainissement et au traitement de ses déchets.

Mortalité et espérance de vie

La mortalité s'élève à 7,3 pour mille en 2014 tandis que l'espérance de vie est supérieure de deux ans pour les femmes par rapport aux hommes (67 et 65 ans en 2011).

Le développement de centres de soins, la plus grande fiabilité du diagnostic et du traitement de certaines maladies, le suivi post-accouchement sont quelques exemples qui contribuent à une amélioration de ses chiffres. Mais il y a encore près de 100 000 décès post-couches par an.

La mortalité infantile baisse : 72 pour mille il y a 20 ans, 43 pour mille aujourd'hui. De grosses différences existent entre Etats ainsi qu'entre villes et campagnes.

Le SIDA est en forte progression du fait d'un tabou pesant sur la sexualité, notamment sur les relations hors mariage.

Naissance

1. Le contrôle des naissances

  • Dans les Etats pauvres, les familles peuvent avoir 8 enfants ou plus. En revanche, dans les Etats les plus riches, ce chiffre tombe à 2 en moyenne. Cela peut s'expliquer par les politiques qui sont conduites dans chacun d'eux. Au Kerala, une famille de plus de 2 enfants perd ses avantages sociaux. Au Rajasthan, elle perd "juste" son droit de vote ... Les chiffres diffèrent aussi selon l'appartenance religieuse : les hindous et les chrétiens ont moins d'enfants que les musulmans.
  • Depuis les années 1950, des initiatives contestables éthiquement ont vu le jour : la stérilisation des couples ayant des enfants. L'introduction de moyens de contraception étant moins efficace, il y a même des campagnes proposant une rétribution en échange. Depuis les années 1990, l'accent est davantage mis sur l'éducation, l'information et la communication mais les anciennes pratiques ont toujours cours en 2014. Des centres officieux existent d'ailleurs et peuvent laisser les femmes au bord de la mort ou avec des infections graves.

2. Elimination des filles

  • Chaque année, un million de filles sont tuées souvent à l'état de foetus ou à la naissance, parfois avant le mariage s'il n'est pas possible de constituer une dot. De ce fait, le ratio était de 933 femmes pour 1000 hommes en 2005 et tendait à se dégrader. Les disparités entre Etats sont en outre importantes.
  • L'avortement est très répandu et légal contrairement au "choix" du sexe par échographie. En pratique, ce 2nd examen est fréquemment réalisé.
  • Deux explications principales au sort des filles : 1) le critère économique avec le financement du mariage et la constitution de la dot, 2) l'aspect culturel car c'est le garçon qui transmet le nom, allume le bûcher funéraire et s'occupe des ainés.

Population

  • En 2014, l'Inde possède 1,2 milliards d'habitants, ce qui la positionne au 2nd rang mondial derrière la Chine. Les prévisions font état d'un renversement des positions autour de 2050. La croissance démographique était proche de 1,7% en 2005.
  • La population est inégalement répartie sur le territoire : 4 Etats (Bihar, Madhya Pradesh, Rajasthan et Uttar Pradesh) rassemblent  un tiers de la population. Le centre du pays est le moins peuplé car c'est une zone désertique.
  • 32 villes dépassent le million d'habitant. Delhi en compte par exemple 16 millions, chiffre qui progresse au fil de l'extension urbaine et de l'ajout de nouveaux étages aux bâtiments. La densité sur l'ensemble du territoire national s'élève à 360 hab/km² quand, en Chine, elle est par exemple de 150 hab/km² ... Il n'est ainsi pas rare de voir s'entasser dans un 40m² de 5 à 10 personnes, toute la famille pouvant vivre sous le même toit quand les ressources sont limitées.
  • L'exode rural tend à accentuer le phénomène d'urbanisation et conduit au développement de bidonvilles en périphérie, les plus connus étant ceux de Calcutta. En 2009, 29% de la population urbaine vivaient dans des bidonvilles ! Malgré tout, près de 70% de la population vit encore à la campagne.
  • Parallèlement à l'urbanisation : les classes moyennes voient leur natalité baisser car elles souhaitent pouvoir accéder à la société de consommation plutôt que de multiplier leur progéniture.
  • L'âge moyen est de 29 ans en Inde contre 37 en Chine. Cela peut refléter une natalité élevée (19,9 pour mille en 2014) et une mortalité jeune (espérance de vie de 67,8 ans) mais c'est aussi un élément qui laisse espérer un essor économique important dans le futur.
  • Aujourd'hui, 22 millions d'indiens vivent à l'étranger : 3,4 millions dans le Golfe, 3 millions au Myanmar, 2,5 millions en Amérique du Nord, 1,5 million en Malaisie et autant au Royaume-Uni ...

Personnes atypiques

1. Les hijras

  • Il peut s'agir de transsexuels, d'hermaphrodites ou d'eunuques, par naissance, par la contrainte ou par choix. Dans tous les cas, ils vivent en femmes. Les hijras vivent en communauté dans des "maisons" autonomes et sous l'autorité d'un gourou pour éviter le rejet de l'entourage. En cas de non-respect des règles, elles peuvent être exclues de la communauté. Certaines se marient et forment des "familles" de soeurs. D'autres se prostituent auprès des hommes.
  • Parallèlement à ce rejet partiel, elles sont craintes au cas où elles pourraient jeter des mauvais sorts. Mais elles sont aussi invitées à des mariages pour donner leur bénédiction et être les garantes de la fécondité du couple.
  • Elles sont hors caste, sacrées mais impures.

2. Les sâdhus

  • Se traduit par "saint homme". Ce sont des ascètes libérés de toutes responsabilités familiales ou collectives, n'ayant aucun bien et renonçant au confort matériel pour s'engager sur le chemin de l'Illumination. Lorsqu'il s'agit d'une femme, on parle plutôt de sadvhi. Ils vivent de dons.
  • Leurs bénédictions comme leurs enseignements sont recherchés. Le Bouddha s'est lui-même essayé à leur compagnie. Certains leur attribuent ou craignent des pouvoirs occultes.
  • Certains errent en silence, d'autres se replient du monde et s'isolent en forêt ou dans des grottes ... Ceux qui vénèrent un dieu spécifique peuvent porter sa marque sur le front tel le trident de Shiva.
  • Leur apparence peut varier : longue barbe, pagne, chignon ... Ceux qui vont nus, le corps couvert de cendres sont appelés "Naga baba".

Mariage et divorce

  • 90% des mariages sont arrangés en Inde, y compris dans les milieux aisés et éduqués car cela relève de la tradition. Pour trouver un partenaire, les familles n'hésitent pas à publier des annonces dans des quotidiens si le bouche-à-oreille ne suffit pas. Dans les milieux modestes ou conservateurs, l'avis des deux intéressés n'est même pas demandé. La première rencontre peut avoir lieu le jour de la cérémonie. Dans les milieux plus favorisés, des rencontres préalables sont organisées par les proches, les décisions sont davantage partagées entre parents et enfants, et des tête-à-tête sont envisageables. Quoiqu'il en soit, le pragmatisme l'emporte systématiquement sur le sentimental sauf dans les familles les plus occidentalisées. Chez une femme, on regarde le niveau d'éducation si elle en possède un, également ses compétences dans la gestion du foyer. Pour un homme, le métier et l'ambition professionnelle comptent le plus avec la conception de la famille et le sens des responsabilités.
  • Jusqu'à son mariage, on est sous la responsabilité de ses parents et on vit chez eux. Les éventuelles histoires d'amour doivent rester secrètes mais Internet peut aider à les entretenir. Se marier en dehors de sa foi est proscrit, de même en dehors de sa caste.
  • La loi interdit théoriquement le mariage avant 18 ans pour les femmes et 21 ans pour les hommes. Cependant, comme je l'ai précisé à l'occasion de la présentation d'URMUL, elle n'est pas toujours respectée pour deux raisons : plus la mariée est jeune, moins la dot sera conséquente, et puis pour les familles pauvres, cela représente une bouche en moins à nourrir.
  • La dot est également censée être illégale mais, dans la pratique, elle reste versée par la famille de la mariée à celle du garçon. Il faut savoir en outre qu'un ainé coûte plus cher ... Elle peut comprendre selon le lieux : de l'argent, une moto, la prise en charge d'une partie des noces, de l'électroménager, des objets, des animaux ... Pour les plus pauvres, cela conduit parfois à un endettement et peut avoir par conséquent deux implications : le suicide des parents ou le meurtre préalable des bébés de sexe féminin à la naissance.
  • La cérémonie chez les hindous : le fiancé chevauche un cheval blanc accompagné d'un petit garçon afin d'avoir de la "chance" et que le premier-né soit de sexe masculin. Des musiciens les escortent vers la fiancée et sa famille. Celle-ci marque les fronts de poudre rouge. Le couple échange des guirlandes en plus des premiers voeux. La mariée, vêtue d'un sari rouge et parée de bijoux, a les mains décorées au henné. Elle est conduite à la famille de l'époux à qui elle "appartient" désormais. Les présents sont alors remis. Les mariés marchent jusqu'au feu sacré. Le prêtre récite des mantras avant de nouveaux voeux. Le couple peut alors nouer un lien autour de leurs mains pour ne faire plus qu'un. Il reçoit ensuite la bénédiction. L'homme dessine enfin un point (le bindi) sur le front de son épouse.
  • La cérémonie chez les musulmans : au plus tard la veille, les femmes des 2 familles se réunissent pour des rituels accompagnés de chants. La mariée est maquillée, revêtue d'un sari rouge et ses mains sont décorées au henné. Un orchestre précède le fiancé. Au moment de la rencontre, l'imam prononce un court sermon et récite quelques sourates. Le garçon transmet alors à sa future compagne une demande officielle qui doit être acceptée. Si c'est le cas, signature du contrat de mariage en présence des deux pères. Dans cette religion, c'est normalement le mari qui apporte la dot mais l'influence des traditions locales amène souvent à la situation inverse. Après la bénédiction, le repas de noce peut débuter mais les deux sexes sont séparés. La soeur du marié lui remet le collier de mariage, le thaali, pour qu'il le passe autour du cou de celle qui partagera sa vie. La femme prononce alors les adieux à sa famille. En franchissant l'entrée de sa nouvelle demeure, elle doit passer sous le Coran.
  • Le divorce est autorisé et progresse mais il reste encore marginal. La femme est ensuite ostracisée.
  • Le statut de la veuve n'est pas beaucoup plus évident : elle est rejetée, ses bijoux doivent être retirés, les marques de mariage (comme la poudre rouge par-dessus la raie) effacées, elle doit porter des vêtements blanc ou bleu pâle mais jamais rouge ... Sa présence dans les mariages n'est plus désirée.
  • Dans les deux derniers cas, les hommes ont bien moins d'interdits.

Codes et gestes du quotidien

Voici un certain nombre de codes qui régissent le quotidien des indiens :

  • La salutation traditionnelle se fait mains jointes au niveau de la poitrine, les paumes se touchant, accompagné d'un "namasté".
  • Au moment d'entrer dans un temple ou une maison, il convient de se déchausser. La rue est en effet impure.
  • L'hospitalité veut que celui qui reçoit offre tout sans compter, en espérant un retour d'ascenseur une prochaine fois.
  • Le bain est conçu à la fois du point de vue hygiénique et du point de vue rituel pour se purifier avant la prière ou l'entrée au temple par exemple.
  • Les ordures et les déchets ne peuvent être collectés que par des personnes impures. La pureté n'est donc pas un concept lié à la propreté et les rues indiennes sont parfois très sales comme nous avons pu le voir dans certains lieux du Rajasthan notamment.
  • La nourriture de chacun doit être préparée par quelqu'un de sa caste ou d'une caste supérieure. De même, il n'est pas possible de manger en présence d'un membre d'une caste inférieure car l'ombre de celui-ci pourrait souiller les aliments. La présence d'un occidental dans une cuisine est généralement tolérée, surtout par les classes moyennes et aisées, mais il est plus convenable que celui-ci mange à part.
  • Une tenue décente et couvrant certaines parties comme les épaules ou les jambes est requise. C'est le cas du sari pour les femmes et du dhoti pour les hommes.
  • Les comportements d'affection en public sont à proscrire.
  • Enfin, les hommes et les femmes n'appartenant pas à une même famille ne se mélangent pas. Les indiennes n'ont usuellement pas à entrer en contact avec des étrangers dans les villages tandis que l'inverse est moins vrai.

  • En ville, on mange généralement à table; à la campagne, sur des nattes, par terre. Ce fut le cas dans chacune des familles visitées bien que Sushila nous faisait manger sur une table basse.
  • Lorsqu'on vous propose de vous resservir, il convient toujours de refuser la première fois, par politesse. En outre, il faut laisser un peu de nourriture dans son assiette pour éviter que votre hôte ne la remplisse de nouveau ... En Inde, on ne mange qu'avec la main droite, l'autre étant impure. Il faut se servir avec la pointe des doigts, pas au-delà de la première phalange. En cas d'embarras, il ne faut pas hésiter à demander une cuillère. Dans certains cas, comme pour couper un chapati ou un naan, s'y prendre à deux mains est possible.
  • En début comme en fin de repas, on se lave les mains. Lorsque les personnes se lèvent c'est que le repas est terminé, même s'il n'y a pas eu de dessert.
  • Hindous et musulmans ne consomment pas d'alcool. Les premiers sont même plus compliqués car ils sont végétariens (ni viande, ni poisson, ni oeuf).

Les castes

Ce terme est issu du Rig Veda, une source religieuse très ancienne. Il recouvre 2 notions :

  • le varna c'est-à-dire le degré de pureté d'un être. Au sommet de la pyramide se trouve les brahmanes, prêtres chargés de la transmission des textes sacrés et enseignant la parole divine. Avec les kshatriyas (guerriers) et les vaishyas (artisans et commerçants), ils constituent les castes "pures" et peuvent porter le cordon. Au-dessous, les sûdras sont des serviteurs et sont considérés comme impurs. Enfin, il y a les intouchables aujourd'hui appelés "dalits" et qui sont hors caste. Autrefois, être touché par leur ombre était considéré comme une souillure aussi n'avaient-ils pas le droit de sortir lorsque le soleil était bas, à l'aube et au crépuscule ! Les autres religions sont également hors caste, tout comme nous autres touristes.
  • le jati est le groupe dans lequel on naît et on vit. Il est impératif de se marier au sein de ce groupe.

Les castes ont théoriquement été abolies en 1948 mais dépassent le simple domaine religieux et constitue en Inde une clé de voûte de la société. Aussi le changement n'est-il pas pour demain !

Dans la pratique il existe une multitude de castes selon la sous-culture régionale et religieuse par exemple. Un métier ne permet pas de catégoriser un individu. Au contraire, l'appartenance peut être déduite du nom de famille, du lieu de naissance, des traits physiques comme la couleur de la peau. En ville, avec la mixité des populations, il faut même aller plus loin en prenant en compte des paramètres comme la classe sociale, le niveau d'éducation et le revenu.

Religions

De très nombreuses religions cohabitent dans ce pays aux dimensions d'un continent. Voici un portrait rapide des principales :

1. L'hindouisme 

  • Cette religion est fondée sur 4 lois : le samsara (cycle des réincarnations), la moksha (délivrance de ce cycle), le karma (somme des bonnes et mauvaises actions qui déterminent la réincarnation suivante de l'âme) et le dharma (la loi morale et religieuse, les devoirs et les vertus à posséder).
  • A sa "tête", une triade avec Brahma le Créateur du monde aux multiples réincarnations, Shiva le Destructeur et Vishnu le chantre de l'équilibre et de l'harmonie. Une plus longue présentation figure dans mon carnet de voyage.
  • La puja est le principal rituel au quotidien. Il s'agit d'une prière pour 1 ou plusieurs divinités soit devant l'autel domestique (tous les foyers en sont pourvus), soit au temple. Ce sont les femmes qui s'en occupent et qui procèdent au dépôt d'offrandes et à des fumigations. Ce rituel a lieu le matin et le soir. Chez Tchampa par exemple, une partie avait lieu devant la maison avec une espèce de bénédiction de la nature, une autre avait lieu à l'intérieur avec la niche cachée par le rideau rouge que j'ai évoquée dans le carnet de voyage.
  • Les offrandes (prasad) permettent de rendre les divinités vivantes. Parmi les plus prisées : le lait qui symbolise la purification, le riz pour la prospérité, les noix de coco, les fleurs. Elles peuvent être déposées sur un lingam, le symbole de la fertilité, autour du cou, sur les mains ou aux pieds ... Les divinités les plus prisées sont Kali (infertilité), Lakshmi (réussite dans les affaires) et Ganesh (prospérité).
  • La prière vise moins à honorer la divinité que le pouvoir qu'elle possède.
  • De nombreux indiens portent le tilak, une poudre colorée disposée le plus souvent entre les sourcils sur le front (symboles des bonnes pensées), parfois sur le bras (bonnes actions) ou sur la gorge (bonnes paroles). Elle est apposée avec la main droite (main pure) et sans l'index qui porte malheur. Sa couleur peut varier : jaune pour honorer Brahma, rouge pour Vishnu, blanche pour Shiva.
  • 16 rites de passage existent dans cette religion parmi lesquels : le don du nom entre le 10ème et le 12ème jour; la remise du cordon sacré qui marque l'entrée officielle du jeune garçon dans la société hindou et qui intervient entre 7 et 12 ans (ce jour-là, le garçon, tête rasée et purifié par un bain, répète des mantras avec un brahmane avant de recevoir son cordon); le pèlerinage qui dans l'idéal doit être effectué une fois par an pour accroître ses mérites et laver ses péchés.

2. L'islam

  • Seconde religion majoritaire malgré la migration d'une grande partie des fidèles vers le Pakistan et le Bangladesh lors de la création de ces Etats en 1946 et 1971. Des tensions assez régulières impliquent cette communauté, notamment au Cachemire.
  • C'est le second pays musulman au monde derrière l'Indonésie. Il compte 140 millions de croyants, plutôt sunnites. Malgré ce chiffre impressionnant, ils sont sous-représentés politiquement, le statut de leur langue (l'ourdou) est contesté, les prêts bancaires leurs sont difficilement octroyés. Ils préfèrent étudier dans des madrasas qu'à l'école indienne.
  • On retrouve les 5 piliers : la profession de foi qui reconnait qu'il n'y a qu'un seul Dieu et que Mahomet est son prophète, la prière 5 fois par jour, l'aumône, le ramadan et le pèlerinage à La Mecque pour ceux qui le peuvent. 

3. Le christianisme

  • Cette communauté se trouve majoritairement au sud de l'Inde du fait de la présence autrefois des comptoirs européens. Les Etats du Nord-Est tel le Nagaland comptent aussi des croyants, vestiges des missions qui ont ratissé ce coin au 19ème siècle. On retrouve les principaux courants : catholiques, protestants, évangélistes et orthodoxes.
  • La part des chrétiens tend à se réduire progressivement.
  • Il y a en outre une "indianisation" partielle de la religion avec un début de la prière par le "Om" hindou ou le port du tilak par certains prêtres.

4. Le sikhisme

  • Il s'agit d'une religion à mi-chemin entre hindouisme et islam. Des principes tels que le karma, la réincarnation ou les rituels hindous (crémation ...) sont intégrés dans ses fondements.
  • Le livre sacré est appelé Siri Guru Granth Sahib. Sa seule présence rend un lieu sacré. Le temple peut alors être surmonté d'un drapeau.
  • La communauté est appelée khalsa et a une structure militaire réunissant uniquement les "purs". Ses membres s'engagent à respecter les 5 "k" : kesh (ne pas couper cheveux et poils), khanga (port d'un peigne en bois ou ivoire dans les cheveux), kara (bracelet de fer), kachha (pantalon court adapté au combat), kirpan (poignard recourbé pour défendre les faible). L'entrée dans ce groupe de "purs" passe par un baptême et l'adjonction au nom du mot "Singh" (lion) pour les hommes ou "Kaur" (princesse) pour les femmes.
  • Le mariage interconfessionnel est toléré.
  • D'autres détails sont fournis dans mon article consacré à Delhi.

5. Le bouddhisme

  • Ce courant est né ici et est pourtant aujourd'hui supplanté par l'hindouisme. Il est surtout maintenu vivant par les réfugiés tibétains dont le gouvernement est en exil à Dharamsala au nord-ouest du pays. Mais il est actuellement gonflé par des intouchables qui en se convertissant échappent au système de caste dans lequel ils sont enfermés.

6. Le jaïnisme

  • J'ai exposé le coeur de sa philosophie dans le carnet de voyage aussi n'y reviendrai-je pas.
  • Cette religion reconnaît l'existence de divinités mais ne leur attribue aucun rôle dans la création de l'univers.
  • Elle repose sur 5 grands principes : ne pas mentir, ne pas voler, respecter une stricte discipline charnelle, être détaché à l'égard des biens, pratiquer la méditation, le yoga et les jeunes périodiques.
  • Le respect de toute forme de vie est aussi une donnée clé pour bien comprendre certaines attitudes de ses adeptes.

 

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Politique

L'Inde est qualifiée de "plus grande démocratie du monde". Voici quelques éléments de base sur son système politique :

  • La Constitution date de 1950 et est la plus longue du monde
  • Le Président est élu pour 5 ans au suffrage indirect. Son pouvoir est limité et plus symbolique.
  • Le Premier Ministre est le chef de l'exécutif et est nommé par le Président sur recommandation du parti ou de la coalition majoritaire au Parlement.
  • Le Parlement se compose de deux chambres : l'Assemblée du Peuple et le Conseil des Etats. La première est élue à la proportionnelle par les citoyens pour un mandat de 5 ans. Le Gouvernement peut la dissoudre. Le second est constitué via les assemblées législatives de chaque Etat qui élisent pour 6 ans les membres. Un tiers du Conseil est renouvelé tous les 2 ans.
  • L'autorité du pouvoir central l'emporte encore sur le pouvoir des Etats même si la décentralisation a été initiée dans les années 90.
  • La Cour Suprême détient le pouvoir judiciaire. 21 autres cours l'assistent. Elles disposent d'un droit de regard sur la constitutionnalité des lois.
  • Un parti est qualifié de "national" dès lors qu'il est reconnu par au moins 4 Etats. Le nombre de partis locaux dépasse amplement la centaine.
  • Toute citoyen de 18 ans et plus peut voter aux élections. Il n'y a pas de différence selon le sexe, la caste ou la religion.
  • Le taux de participation est assez fort aux élections.

Et voici des informations supplémentaires mais relevant d'un domaine plus large que la simple vie politique :

  • Le pays est membre du G20
  •  Il entretient des relations avec la Russie sur le plan militaire, avec l'Europe et les USA du point de vue commercial. Il est aussi proche des pays de l'ASEAN (une communauté de pays du sud-est asiatique) et avec certains pays émergents comme le Brésil. Des questions de territorialités rendent les relations tendues avec la Chine et plus encore avec le Pakistan.
  • Le niveau de corruption serait assez élevé : l'Inde se classait 85ème sur 175 en 2014.
  • La presse ne peut pas traiter de certains sujets sensibles comme le Cachemire.

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