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La famille de Kuchlava

Lundi 13 octobre 2014

Lever aux alentours de 7h15. Si je n'ai pas beaucoup dormi avec la chaleur, une de mes voisines est bien plus que moi dans le pâté. En attendant qu'elle émerge, je pars assurer ma représentation quotidienne avec mon rasoir électrique. Aujourd'hui, je ne parviens même pas à faire salle comble. Il va falloir que nous envisagions de changer de lieu... A l'issue de note petit déjeuner, Pagluda nous propose de goûter au sien qui est autrement plus relevé. Au moins, je me souviens à nouveau où sont l'oesophage et l'estomac après 3 jours sans épice. En attendant l'heure des adieux, nous discutons un peu et Virginie repropose avec succès ses tresses. Une tendance vient de naître au Rajasthan, surtout qu'aujourd'hui il y a école ... Nous rejoignons peu après la route pour être récupérés par le minibus.

Nous gagnons Phalodi, petite ville non-touristique où nous nous arrêtons 1h pour découvrir son marché. Le temps est assez long et nous finissons par tous nous rassembler dans un petit parc, à l'ombre, pour y finir la nuit. Voilà le plus grand intérêt de cette halte.

Nous reprenons la route pour atteindre, après quelques sollicitations de passants sans formule de courtoisie, notre 3ème et dernière famille. Tchampa nous accueille autour d'un thé indien : tilak sur le front et fleur fraichement cueillie dans la main pure. Nous procédons ensuite à la répartition dans les différentes habitations de la famille : il faut se regrouper par deux. Je quitte donc un peu à regret mes deux acolytes de voyage avec qui on se taquine tant depuis Roissy pour découvrir davantage Laurie et confirmer une autre belle rencontre. En outre, Tchampa décide de nous garder à domicile; comme quoi nos têtes ne sont pas encore les plus effrayantes... Langue tirée

Après s'être installés dans la chambre, nous gagnons la cuisine pour rejoindre Tchampa et ses deux filles : Saantos 16 ans et Pooja 10 ans. Arish, un cousin de 19 ans qui étudie la médecine se joint de temps en temps à nous. Tchampa nous montre pour commencer sa boîte à épices : six compartiments aux couleurs chatoyantes. Maintenant il faut travailler ! Nous commençons par la pluche de l'ail. Cette tâche accomplie, nous sortons de la maison pour aller traire une chèvre. Après une expérience peu convaincante au cours d'un précédent voyage, j'ai bien envie de recommencer et lui demande la permission. Bilan : je n'ai pas progressé d'un iota : je n'obtiens toujours qu'un mince filet quand notre hôte tire un jet continu. Si l'on veut manger avant demain je ferais bien de laisser la main... Dans tous les cas, le principal c'est d'avoir tenté et, en cela, je suis pleinement satisfait.

Nous prenons ce premier repas seuls dans la cour intérieure, l'occasion de faire plus ample connaissance et de partager nos impressions sur le voyage. Il est dommage que la famille ne mange pas à côté de nous, par contre plus de télé : youpiiiiii !!! En guise de digestion, nous décidons de partager les habituelles photos. J'obtiens pas mal de succès avec celle de mon frère jumeau. Avec la chaleur, nos hôtes décident de se reposer et s'allongent à côté de nous tout en essayant d'échanger quelques mots dans une langue inconnue. En outre, j'inaugure officiellement la chambre en me prenant le haut de la porte dans la tête. Jamais deux sans trois dit-on, mais voilà une tradition que j'aurais bien voulu éviter d'honorer trop souvent. Au moins tout n'est pas perdu puisque c'est une bonne occasion de rire et un moyen de briser la glace (en plus de ma tête ...).

Fleur offerte en guise d'accueil sur ma main peinte au henné

La boîte à épices

Pooja et Tchampa dans la cuisine

Chèvre et son chevreau

Notre cour intérieure

Sur le coup de 15h30, comme nos hôtes s'assoupissent, nous allons rendre visite aux autres membres du groupe. Nous commençons par Fatima et Maryvonne où la maitresse de maison est si accueillante que l'on est à deux doigts de se faire offrir un thé. Nous rigolons bien à entendre leurs déboires avec le jeune homme de la maison. Puis, nous poursuivons vers "chez" Virginie et Marie qui sont une fois de plus parfaitement intégrées dans leur famille. Leurs cigognes ont dû se tromper de pays à la naissance ! Comme nous avons tous rendez-vous dans la maison de Tchampa pour 16h, nous y retournons ensemble.

Maintenant que le soleil cogne moins, nous pouvons, pour celles et ceux qui le souhaitent -soit presque tout le monde-, travailler dans les champs avec la famille. Nous commençons par la récolte des pois secs. Ceux-ci se présentent sous la forme de haricots de couleur verte poussant à partir de branches d'arbustes. Lorsqu'on ouvre la cosse, les pois sont dedans. Une fois le champ parcouru en entier, nous nous dirigeons vers une autre parcelle pour arracher le sésame. Cette plante est plus haute mais plus éparse. A force de tirer sur les tiges pour les extraire du sol, des ampoules se forment et éclatent sur certaines de nos mains. Malgré cela, je passe personnellement un bon moment dans cette activité au contact de la nature. Au milieu du champ, en guise de reconnaissance, nous nous voyons offrir un petit thé indien. Pendant tous les "travaux" agricoles, Jimmy joue les contremaitres en regardant ou en discutant avec les personnes de la famille. La récupération de sa suractivité de la gendarmerie ?

La double-récolte achevée, Nimala et Lalaram (les hôtes de Marie et Virginie) nous distribuent du produit vaisselle pour se laver les mains. Je vais ainsi buller pendant une bonne dizaine de minutes vu la ration généreuse que j'ai eue. Très attentionnés, ils nous offrent ensuite un autre thé et des crackers. Comme Jean-Luc en a pris deux de plus que moi, Nimala insiste pour que je revienne au score. On parle des "mamas" italiennes, mais les indiennes sont pas mal non plus ! Enfin, nous allons découvrir la vue sur les environs depuis la terrasse. Elle est simple mais belle : un paysage champêtre tout plat avec de nombreuses cultures de différentes variétés. Après avoir discuté un peu, je rentre avec Jean-Luc à travers les champs pour regagner nos habitations respectives. A peine arrivé, je peux déguster un 3ème thé en autant d'heures avant d'aller me doucher. De retour, Laurie a déjà été servie. Ce coup-ci, la famille mange à côté de nous, même le mari de Tchampa, une armoire à glace façon "gros ours" très baraqué avec une voix si caverneuse que vous prendriez vos jambes à votre cou si vous le croisiez dans une ruelle peu éclairée la nuit. Le repas est assez épicé et s'apparente à mes yeux de béotien à un genre de ratatouille.

Autour de 20h tout le monde nous rejoint pour la soirée danse. Virginie et Marie arrivent les dernières en compagnie des filles de leur habitation : Saloni et Lakshmi. Elles sont en tenue traditionnelle et généreusement maquillées. Cette apparition donne des idées à Tchampa qui décide d'en faire autant avec Laurie qui s'était réjouie un peu trop vite d'être passée à travers les mailles du filet. Mais comme on le dit : tout vient à point à qui sait attendre ou encore jamais deux sans trois. Et en effet, nous avons à présent trois indiennes dans le groupe. Toutes les personnes qui vont danser se débrouillent très bien mais les jeunes indiennes tiennent une cadence assez folle qui, pour nous autre européens, n'est pas tenable avec cette chaleur. Pour ma part, je me contente de regarder ne voulant gâcher la fête par mon niveau inférieur aux pâquerettes. A 21h30, Tchampa décide que l'heure est venue d'aller au lit et met tout le monde dehors. Nous terminons la soirée Laurie et moi à l'intérieur dans la chambre que l'on nous a attribuée et la famille dehors comme à l'accoutumée.

Récolte du sésame

Le contremaitre discute avec la famille

Nimala et Lalaram

Soirée danse

Soirée danse

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